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10 astuces pour se passer des pesticides au potager

2 février 2019

Vous vous êtes lancé dans l’aménagement d’un potager pour être sûr de ce que vous mangez ? C’est génial, bonne initiative ! Mais si vous utilisez des insecticides, herbicides, pesticides et autres -cides, cela n’a plus d’intérêt. Retournez au supermarché, ils seront peut-être même moins traités selon votre usage de ces derniers.


Tous ces produits ont été vendus de façon banalisés pendant des années, en libre service. Après des décennies de mise en garde, les voilà enfin interdits dans un premier temps à la vente aux particuliers, dès 2019.

C’est Maryline qui va être contente tiens ! De son côté, elle récolte à foison, et pourtant, elle ne traite aucunement.

Mais pourquoi ne pas traiter quand on peut avoir de beaux fruits et légumes sans maladies et sans pertes ?

Oui d’accord mais à quel prix ? Celui de votre santé, de la faune non ciblée et de la planète, en défertilisant votre sol ? Mais du coup un pesticide, il agit comment réellement ?


Que fait réellement un pesticide ?

Un pesticide a pour fonction de tuer des herbes, des insectes, des champignons, des bactéries… Tout type de nuisible à notre production ou notre quotidien. Mais ça vous le savez déjà, c’est bien pour cela que vous les achetez. 😉 Oui mais !

C’est un toxique pour la cible mais pas que, cela touche également d’autres espèces ou organismes vivants non visés qui sont parfois bénéfiques voire vitaux au bon fonctionnement de notre écosystème.

En effet, tous les organismes vivants partagent des processus et mécaniques physiologiques partiellement communs. Cela inclut donc l’Homme ! Nous nous empoisonnons ainsi nous-même en empoisonnant notre nourriture et notre environnement finalement. Si c’est pas le comble ça !

Voilà ce que les pesticides engendrent réellement et que l’on ne dit pas vraiment :

  • contamination de notre environnement à travers toutes les parties du globe dont le sol, l’eau et l’air causant de nombreuses victimes d’effets aiguës, chroniques et même mortels via des effets allergisants, dermatologiques et respiratoires.
  • mort des pollinisateurs (nos pauvres petites abeilles) et autres organismes et insectes bénéfiques pour le potager car ils permettent un contrôle naturel des ravageurs.
  • contamination des aliments et donc de notre organisme.
  • La question se pose fortement sur les pathologies neurologiques que cela entraîne à long terme même lors de faibles doses d’exposition, qui n’en restent pas moins réelles.

Alors convaincu que l’interdiction est bénéfique pour nous et notre environnement (air, eau, faune, etc) ?

Mais du coup…vous avez peur de vous faire dévaster par les nuisibles et les maladies ? Ne vous inquiétez pas, je vous donne dans cet article toutes les astuces pour s’en passer largement. Et vous vous demanderez même pourquoi vous n’avez pas fait cela plus tôt. Certes, vous ne serez plus organisé pareil mais si le courage vous manque, un producteur bio est sûrement non loin de chez vous 😉 . Cela fera marcher l’économie locale.

Pour ceux qui sont toujours avec moi et qui veulent vraiment faire leur propre potager, je vous donne tout de suite 10 conseils pour organiser votre nouveau potager 2019. Cela de manière naturelle sans pour autant se prendre la tête, en laissant la nature faire son travail tout simplement.


Premier point : Jardinez en fonction des saisons et au bon moment

Si vous avez l’habitude de trop forcer vos plantations à coup d’engrais ou sous serre chauffée pour qu’ils poussent hors saison, il va falloir changer vos habitudes. Les tomates toute l’année, c’est utopique ! Les plantes ont besoin de certaines températures et certaines situations climatiques qu’il faut respecter pour qu’elle poussent de manière optimale. Veillez donc à prendre des variétés adaptées au climat de votre région. Vous ne planterez pas la même chose en étant à la montagne, en plaine, ou au bord de la mer par exemple.

En ne plantant pas aux bonnes périodes, elles peuvent contracter plus facilement des maladies et être envahis de parasites. En effet, elles seront plus vulnérables étant donné que ce n’est pas leur heure. Alors qu’en les plantant au bon moment, elles seront naturellement plus robustes, avec une pousse plus régulière et une productivité optimale.

Vous pouvez éventuellement vous fier au calendrier lunaire pour vous guider dans les bonnes périodes pour chaque geste.

Si vous voulez profiter le plus longtemps possible des récoltes d’une espèce, vous pouvez jouer avec les variétés en plantant en plus des variétés classiques, des variétés dites hâtives tardives. Les premières se sèment au même moment que les variétés classiques mais vont pousser plus rapidement ou plus tôt (seulement sous protection : cloches, chassis, serre).

Cela vous permettra d’en profiter au plus tôt. Quand il n’y a plus de récoltes des hâtives, vous commencez les récoltes des classiques puis viennent les récoltes des tardives.  Ces dernières peuvent être semées avec un peu de retard et auront une pousse plus lente. Si cela ne vous suffit pas, vous pouvez toujours en faire un peu plus pour pouvoir en conserver au congélateur et les consommer hors-saison ;). Vous ne pourrez cependant qu’en faire des plats chauds. Les légumes d’hiver peuvent être également conservés dans le noir, au frais, type silo ou cave.


 2. Cultiver en fonction de votre sol et le travailler sans le perturber

Plutôt que chercher à tout prix à changer votre sol, mieux vaut s’adapter à lui en choisissant les bonnes variétés. Lui offrir les bons nutriments est également bien mieux que nourrir les plantes qui se nourrissent via le sol. Une plante dans un sol inapproprié, même nourrie, sera toujours moins bien que dans un sol riche en nutriment dont elle a besoin.

Pour cela, il faut certes l’enrichir en humus quelques années, mais une fois cette période passée, vous pourrez avoir des récoltes luxuriantes même en partant d’une mauvaise terre. Idéalement le sol doit être souple et aéré. Il retiendra alors plus facilement l’eau et les nutriments pour vos plantes.

La règle est alors tout autre que ce que l’on croyait auparavant. Laisser tomber votre bêche (ou pas, elle vous servira pour autre chose), c’est la Grelinette qui est maintenant en vedette. Celle-ci va ameublir votre sol en décompacter la terre sur 30 cm de profondeur sans la retourner. Ce processus permet de ne plus déranger les micro-organismes que l’on faisait jusqu’à alors en retournant la terre.

En effet, selon leur nature, ces micro-organismes se développent sur différentes couches du sol. En retournant la terre complètement, nous détruisons leur habitat, les faisant alors dépenser leur énergie pour s’en créer un nouveau plutôt que continuer leur rôle dans la décomposition. L’activité du sol étant alors énormément réduite. Avec ce nouvel outil, plus de problèmes puisque cela les « bousculent » juste.

La griffe, l’aérogriffe et le râteau viendront ensuite respectivement finir le travail de la Grelinette en nivelant, en aérant le sol et en l’affinant.

Avec cela, l’engrais chimique ne vous sera plus d’aucune utilité et vous n’aurez plus mal au dos 😉 . Ce qui nous fait venir à notre troisième point.


3. Le compost, votre meilleur allié

Entre les déchets de tonte, les feuilles mortes, les branches, les fleurs fanées et les mauvaises herbes, les déchets qui vont au compost ne manquent pas au jardin. Alors arrêtez de vous embêtez en allant à la déchetterie et faites votre propre compost. Cela ne s’arrête d’ailleurs pas au jardin puisque les déchets de la maison y vont aussi. Parmi eux, épluchures, cendres, essuie-tout, mouchoirs, sachets de thé, marc de café et bien d’autres choses sont les bienvenus dans votre compost. Attention cependant à ne pas y mettre :

  • des déchets d’origines animales (hormis les coquilles d’oeufs),
  • des fleurs et plantes malades ou contaminées,
  • de la terre, des cailloux ou du sable,
  • des cendres de charbon et la suie de cheminée,
  • du papier imprimé (magazine par exemple)

Le compost devra être apporté à la fin de l’automne ou en hiver pour le prochain cycle de production. Pour nourrir votre sol, il existe également des engrais verts. Ce sont des plantes telles que la moutarde, le trèfle ou la phacélie qui vont venir enrichir naturellement de nutriments votre sol lorsqu’il est inoccupé par vos plantations. Et finalement… ils habillent joliment votre potager en attendant le prochain cycle plutôt qu’avoir un sol vierge 😉 .

Pour plus de détails, nous avons publié deux articles sur comment faire du compost simplement, et un autre un peu plus détaillé avec des conseils en plus pour intégrer votre compost dans le jardin.


4. Chacune a sa copine

Si seulement il existait un moyen naturel de repousser les nuisibles sans apporter aucun produit… Oh mais attendez, ça existe, ça s’appelle le compagnonnage (ou association de plantes, voisinage). Mettez la bonne plante à côté de sa complémentaire et vous n’aurez plus de soucis de nuisibles. L’une des deux plantes repoussera les nuisibles de l’autre ou les attirera sur elle-même, ne gênant plus la plus sensible. A contrario, certaines plantes peuvent être placées au potager pour attirer les auxiliaires du jardin via leur odeur ou leur goût. Mais le compagnonnage ne s’arrête pas là puisqu’au delà de ça, l’association de différentes plantes permettra qu’elles se nourrissent entre elle via leur sol commun. En effet, n’importe quelle plante prend et apporte quelque chose au sol, qu’un autre type de plante peut avoir besoin. C’est comme quand les arbres nous offre un air pur en absorbant le CO2 pour nous retransmettre de l’oxygène 😉 . Nous avons d’ailleurs fait un article comprenant  plus de détails sur le fonctionnement du compagnonnage et quelles plantes associer entre elles. Cependant, il faut justement faire attention aux associations que vous faites car certaines plantes mal associées peuvent être trop gourmandes d’un nutriment et empêcher ses copines qui en ont également besoin, de s’en nourrir. Cela finit donc, non plus par les protéger ou les nourrir mais par les tuer. D’ailleurs, comme les plantes apportent des nutriments au sol et l’appauvrissement,  d’autres, il est important d’effectuer des rotations de cultures, notre 5ème point.


5. A ne pas oublier : la rotation

La rotation, en plus de limiter la prolifération des parasites et des maladies permet d’avoir toujours un sol riche des nutriments que la plante plantée nécessite. Comme dit dans le précédent point, les plantes se nourrissent de certains nutriments dans le sol. Si bien, qu’une fois qu’elles n’y sont plus, le sol est appauvri des éléments que la plante a absorbée. Si vous plantez les mêmes derrière, ces dernières n’auront plus comme les premières, les éléments nécessaires et… ne pousseront pas ou mal. En effectuant des rotations, vous éviterez cela. D’une année sur l’autre, vous devrez planter des plantes de familles différentes pour qu’elles ne se nourrissent pas des mêmes choses et que le sol ai le temps de se “recharger” du nutriment absorbé durant l’année passée via le compost que vous lui aurez donné.

Par exemple, vous plantez sur un carré, des pois (légume graine), puis des épinards (légume feuille), puis des carottes (légume racine), puis des tomates (légume fruit) et ainsi de suite, on refait le tour. Avec des légumes différents si vous le souhaitez mais toujours de famille différente. Si vous choisissez les mêmes plantes, fonctionnez selon 4 zones en échangeant les plantes de place. Ecoconso a d’ailleurs très bien imagé la rotation sur 6 ans selon 6 zones (ça donne le temps pour plusieurs années 😄), en donnant encore plus d’exemples qui peuvent sûrement vous aider.


6. Mieux vaut prévenir que guérir

Plutôt que guérir à la dernière minute en priant que ça marche, on va choisir de prévenir mais toujours en utilisant des méthodes naturelles. Pour cela, il existe deux méthodes : le biocontrôle et la méthode dite mécanique.

Le biocontrôle

Cette méthode comprend plusieurs “sous-méthodes” mais on va privilégier les deux premières avant de tenter les suivantes qui sont un peu moins naturelles et nécessitent une précaution d’utilisation.

Tout d’abord, comme discuté un peu plus haut, nous allons chercher à attirer les auxiliaires du jardin. La construction d’hôtel à insectes leur offrant un refuge confortable et la plantation de certaines plantes dont ils raffolent favoriseront leur venue. Mais que font les auxiliaires exactement au jardin ?

  • Les abeilles vont polliniser les fleurs bien sûr mais celles qu’elles ne pollinisent pas le seront par les osmies, moins connues. On les accueillera par l’ajout d’une rûche pour la première et des tiges creuses ou une bûche percée pour les abeilles solitaires, les syrphes (qui pollinisent également) et les chrysopes. Les abeilles viendront d’autant plus dans votre jardin si vous y ajoutez des plantes mellifères telles que le tournesol, le souci ou le bleuet des champs par exemple.
  • Les coccinelles et leurs larves vont comme vous le savez, nettoyer les plantes des pucerons, des cochenilles et des acariens. On les accueillera assez facilement grâce aux plantes, fleurs et arbustes du jardin et des tiges creuses ou une bûche percée également.
  • Le syrphe en plus de polliniser les fleurs, va également via ses larves, terrasser les colonies de pucerons à raison d’une centaine par jour. Plutôt efficace ! Il raffole des prairies fleuries donc laissez quelques pieds de carottes, fenouil ou céleri fleurir pour l’attirer 😉 . Il aura également besoin d’arbres à écorce pour se développer. Si vous en avez dans votre jardin, c’est donc appréciable.
  • Les perce-oreilles dévorant acariens, thrips et également pucerons seront accueillis dans l’hôtel à insecte via des brins de paille de seigle.
  • Les chrysopes et autres papillons seront accueillis de la même manière pour faire plus de monde à butiner 😉
  • Les carabes quant à eux dévoreront les limaces et escargots et trouveront leur refuge dans les haies, feuilles mortes, tas de bois et de pierre.
  • Mais il n’y a pas que les insectes qui ont leur place ! Les hérissons par exemple vont également manger limaces, escargots, vers, hanneton ou mille-pattes. Dans votre jardin, il trouvera refuge dans les bottes de pailles, les tas de bois, les ronces, les branchages ou les feuilles mortes.
  • En ayant un petit point d’eau, vous pourrez également accueillir un ou plusieurs crapeaux qui ne manqueront pas non plus de vous déloger les limaces, escargots et chenilles.
  • Et enfin les chauves-souris vous débarrasseront des papillons de nuit, des vers, des hannetons mais aussi des moustiques que pourrait engendrer votre point d’eau du point précédent 😉 . De plus, elles polliniseront les arbres fruitiers, et ça, on ne le sait pas beaucoup. Pour les attirer, vous pourrez leur confectionner un nichoir à hauteur de sol entre 3 et 5 mètres. Idéalement, à mettre dans un arbre, sous la corniche d’un toit ou sur un pylône. Mais dans tous les cas, orienté Sud ou Sud-est, à l’abri de la pluie, du vent et d’un soleil direct pas trop puissant. Pour l’inviter plus facilement, mettez une lampe solaire qui s’allumera la nuit et attirera les papillons de nuit et autres insectes nocturnes. À un endroit non gênant pour vos soirées en terrasse bien sûr.

Ce biocontrôle peut également être apporté par les plantes elles-mêmes. Comme discuté plus haut, le compagnonnage est encore une fois une force au potager. En sélectionnant les bonnes plantes, elles repousseront certaines maladies et ravageurs ou au contraire les attireront et n’iront plus sur celles qui vous intéressent vous. Elle n’est pas bien faite la nature quand même ?! Plutôt qu’apporter des produits nocifs. La voilà la solution.

Mettez donc par exemple :

  • des oeillets d’Inde autour de vos plants de tomate et adieu les insectes et vers parasites dans le sol.
  • Le céleri fera fuir la noctuelle par sa forte odeur épicée. Autour des carottes, il repoussera la teigne du poireau.
  • Le chou aux côtés de la tomate sera moins attaqué par la piéride mais repoussera également la mouche du navet.
  • En tant qu’appât, la capucine détournera l’attention des pucerons car ils la préfèrent à tout autre chose.

D’autres méthodes de lutte préventive existe comme :

  • L’introduction de micro-organismes tels que les champignons en vue d’infecter les insectes ou des bactéries et virus contre les chenilles de papillons.
  • L’application ou l’ajout de substances naturelles. D’origines végétales, animales ou minérales, ces substances peuvent aider à contrôler la prolifération d’un parasite ou stimuler les plantes. Ainsi le purin d’ortie fertilisera, stimulera la résistance des plantes et éliminera les parasites et maladies. Les acides aminées d’origine animales faciliteront l’assimilation par le feuillage de substance anti-fongique et l’argile permettra de lutter contre la ponte des pucerons.
  • Les médiateurs chimiques. Tout de suite, le terme fait moins naturel… mais nous pouvons en parler tout de même. Il s’agit de phéromones et kéromones, qui vont en application, perturber la reproduction de certains insectes nuisibles par une confusion sexuelle, empêchant ainsi les infestations. Mais il serait préférable de les utiliser dans le cas où les précédentes techniques n’auraient pas marché.

La méthode dite mécanique

Cette méthode consiste à prévenir les ravageurs via l’ajout d’éléments créés par l’Homme ou à intervenir manuellement via les méthodes telles que :

  • Le piégeage des insectes par des lampes, des plantes, des appâts, etc.
  • Le paillage des cultures (végétale ou plastique) pour lutter contre la pousse de l’herbe. Chose dont nous parlerons un peu plus tout à l’heure.
  • La mise en place de voiles ou filets sur les cultures pour empêcher l’accès aux ravageurs comme les papillons, les punaises ou les mouches. Mais cela marche d’ailleurs aussi pour les oiseaux.
  • Le travail du sol à la main ou via des outils, pour se débarrasser de l’herbe et éviter le désherbant.

7. Le traitement, naturel uniquement

Si la prévention n’a pas suffit ou que vous l’avez omis sur les sujets sensibles, il existe des traitements tout à fait naturels pour remplacer les produits chimiques. Ne jetez donc pas votre pulvérisateur car il vous servira encore avec les méthodes naturelles. Après avoir cultivé les éléments soignants comme “pharmacie du jardin”, vous pourrez les utiliser dans votre potager en purins, décoctions, infusions ou macérations.

  • Le purin d’ortie dont nous parlions juste avant peut guérir en plus de prévenir en tant que répulsif et insecticide.
  • Les décoctions d’ail permettront de lutter contre les pucerons, acariens, chenilles, rouille, oïdium ou cloque du pêcher. Celles de sureau anéantissent les pucerons, la piéride du chou, les altises, les thrips, la teigne du poireau et les noctuelles.
  • L’infusion de mélisse traite les pucerons, les moustiques, les ­aleurodes et les fourmis.
  • La macération de sauge neutralise le mildiou de la pomme de terre.
  • Et d’autres substances naturelles peuvent être utilisées en traitement comme le savon noir contre les pucerons et cochenilles mais aussi les huiles végétales comme l’huile de colza très efficace également. Le bicarbonate de soude peut par ailleurs être utilisé en tant que fongicide.

8. Couvrir au lieu de désherber

Ce 8ème point a plusieurs avantages. Couvrir votre potager va vous permettre de :

  • réduire les fréquences d’arrosage car le paillage retiendra l’humidité. L’économie d’eau, c’est toujours bienvenue.
  • empêcher les mauvaises herbes de pousser, fini donc les désherbages
  • enrichir le sol par la décomposition de ce paillage.
  • encourager le “travail” des micro-organismes dans la terre qui vont aérer le sol et acheminer les nutriments vers les racines des plants.
  • faire bénéficier vos plants d’un développement racinaire plus vigoureux et plus résistants aux maladies.
  • éviter le tassement de la surface suite aux arrosages copieux ou aux pluies. Le tassement empêche l’air et l’eau de pénétrer en profondeur dans le sol.

N’est-ce pas beau tous ces avantages.. Alors ? Qu’est-ce qu’on attends ? Ah oui, que met-on exactement…

  • Vous pouvez choisir de mettre de l’herbe tondue. Riche en azote et en eau, il faut la laisser sécher avant de la disposer pour éviter sa mauvaise décomposition qui entraîne une mauvaise odeur. L’herbe tondue, décompactée et disposée en une couche de 3 à 5 cm sur votre sol fertilisera le sol et l’ameublira lorsqu’elle se dégradera. Avant cela, elle maintient l’humidité et limite la pousse de mauvaises herbes.
  • Les paillettes de lin, choisies pour sa neutralité envers le sol et sa biodégradabilité apporteront de la matière organique lorsqu’elles se décomposeront. Elles enrichiront le sol et amélioreront sa structure. Étalées sur 5 à 8 cm, elles s’agglomèrent sous l’effet de l’eau pour ne pas s’envoler. À la fin du cycle, vous pouvez l’enfouir dans le sol pour le nourrir car sa dégradation se fait rapidement.

Et enfin notre compost, qui peut lui aussi être utilisé en paillage s’il est dépourvu de matières grossières et de morceaux de branches. Tout comme ces prédécesseurs, il empêchera les mauvaises herbes de pousser et retiendra l’humidité dans le sol. Il apportera également bien entendu tous les nutriments nécessaires aux plants. A raison d’une couche de 4 à 6 cm, le terreau de compost en se mélangeant peu à peu à la terre l’ameublira et l’enrichira.


9. L’arrosage, point trop n’en faut

Grâce à notre précédent point, vous aurez moins besoin d’arroser. Très bien mais même avec cela, il faut faire attention à comment vous arrosez. En effet, chaque espèce a tout d’abord ses besoins respectifs en eau. Il ne s’agit donc pas de les arroser toutes en même temps, “tant qu’on y est”. Les salades par exemple seront arrosées bien plus souvent que les tomates. Pourquoi ? Il suffit de connaître les racines de vos plantes. Les salades ont des racines peu profondes qui nécessitent de l’eau très régulièrement alors que les racines des tomates peuvent atteindre parfois jusqu’à 1m20 ! Ces dernières auront besoin également d’énormément d’eau mais moins souvent. Au final, les deux ont besoin du même apport d’eau (approximativement) mais avec une manière d’arrosage différente. Par ailleurs, si vous arrosez les feuilles et les fleurs, vous aurez plus de chances de leur faire contracter des maladies. Le mieux c’est toujours d’arroser au pied des plantes en goutte à goutte même pourquoi pas si vous avez le système nécessaire. Rappelez-vous, ce sont les racines que l’on nourrit pour qu’elles nourrissent la plante, pas la plante elle-même 😉 .


10. Des problèmes récurrents peut importe ce que vous faîtes ?

Parfois, c’est pas de chance. Même si vous avez tous les auxiliaires avec vous, que vous prévenez le problème autant que possible, le problème revient toujours et au final vous n’avez pas ou peu de récoltes. Dans ce cas, il est bon de penser à choisir des variétés qui seront plus résistantes à votre problème récurrent.

Mais avant cela, assurez-vous de vous procurer des variétés qui sont de bonnes qualité. Parfois, il s’agit juste de cela. La graine ou le plant n’est pas certifié et est donc plus vulnérable car bourré de pesticides non naturels. Une fois que vous vous êtes assuré de cela, voici pour vous quelques variétés de légumes résistants aux maladies :

Côté salade, vous avez :

  • La Bellino, variété de laitue feuille de chêne résistante aux pucerons et au mildiou.
  • Également une feuille de chêne, la Saxo, qui résiste aux maladies et aux pucerons.
  • La Florine qui est une variété rustique, est résistante aux pucerons et aux maladies dont le mildiou.

La tomate, vous offre des variétés résistantes telles que :

  • La Fantasio, résistante au mildiou et à l’éclatement.
  • L’Andine cornue, résistante aux maladies, avec une forme pour le moins originale.
  • Les tomates Crokini pour les fans de tomates cerises. Très résistante aux maladies, elle fournit de beaux bouquets bien remplis.
  • La Trilly, pleine de vigueur, c’est une tomate cerise de forme allongée très savoureuse avec de bons rendements.
  • La rose de Berne, très productive et rigoureuse, sa saveur est assez douce.
  • Les Pyros, très résistante au mildiou.
  • Et les Maestra, également très résistante au mildiou et aux maladies mais aussi vigoureuse et productive.

Pour les concombres, vous avez :

  • Le Mastra, résistant à l’oïdium et autres maladies estivales, donne des récoltes abondantes.
  • Le Rocky, résistant à l’oïdium, est caractérisé par sa taille miniature et sa chair douce et croquante, idéal pour les cocktails car très frais.
  • Les Crokdelis, nouvelle variété, est rustique et résistante au mildiou ou autres maladies estivales.

Les courgettes vous offre les variétés résistantes telles que :

  • La Sebring, courgette jaune insensible aux maladies classiques du potager. Vous pouvez également consommer ses fleurs.
  • Et la Astia, résistante à l’oïdium, elle fournit une récolte abondante

Du côté des aubergines, vous aurez :

  • Les Rania, résistantes aux maladies et très productives; elles se caractérisent par leur couleur striée de blanc.
  • Les Bonica, résistantes aux maladies mais aussi précoces (bon point pour les impatients 😉 ), vigoureuses et productives.

Pour les choux, vous aurez le choix entre :

  • Le Redsky, comme son nom l’indique est un chou rouge. Résistant à la chaleur estivale, son cycle est assez court (environ 2 mois et demi).
  • Le Sir, chou vert résistant aux maladies.
  • Et le chou-fleur d’été Nautilus, réputé pour sa vigueur.

Sinon, vous avez également :

  • Le poivron Coronor aux fruits résistants et productif.
  • L’Haricot Crokett également très productif et résistant aux maladies.
  • Avis aux adeptes des radis piquants, le radis Noir long d’hiver est un radis résistant au froid durant tout l’hiver.
  • Le Fenouil Tauro, résistant à sa propre montée en graines, donne des bulbes bien charnus.
  • Les Carottes Nandor, robuste face au froid et doté d’une grande productivité.
  • Le Rutabaga, aussi appelé chou-navet est un légume racine rustique et ancien. Il est  résistant aux maladies tout en ayant un bon rendement.
  • Le potimarron Divine, résistant et très productif donne 6 à 8 fruits sur un seul pied.
  • L’artichaut Gros vert de Laon, pied protégé d’un paillage, il résiste assez bien au froid.

Vous pouvez également tenter l’expérience du greffage qui a l’avantage de rendre le plant plus vigoureux, plus productif et plus résistant aux maladies et aux ravageurs. Cette pratique se fait le plus souvent pour les aubergines, les tomates, les poivrons et les courges. Pour faire une greffe, il vous suffit d’avoir un porte-greffe d’un plant (la base racinaire du plant) et le greffon (la tige contenant les feuilles et les fruits). Vous assemblez ensemble ces deux parties après avoir coupé et incisé le porte-greffe en vue d’insérer le greffon. Une fois fait, vous pouvez les maintenir ensemble en les ligaturant grâce à du raphia. Cela permettra à la sève de circuler entre les deux parties.

Sur ce, après ce long guide, j’espère vous avoir aider et vous avoir rassurer quant aux solutions disponibles qui n’attendent que vous et vous souhaite un bon jardinage désormais au naturel ! 😉

A bientôt pour de nouveaux conseils avisés. 🤗

Sources :

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1 Commentaire

  • Reply 1011-art 7 novembre 2020 at 12 h 36 min

    Petit échange en lien avec votre super article, plasticienne j’ai réalisé une série de dessins sur le thème de la mortalité des abeilles par la pollution des substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
    Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.htm

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